Accueil Economie Modernisation des infrastructures portuaires : Se préparer pour naviguer vers le futur !

Modernisation des infrastructures portuaires : Se préparer pour naviguer vers le futur !

Face à une concurrence accrue sur le bassin méditerranéen, la modernisation des ports tunisiens devient un enjeu clé pour son avenir économique. Hatem Feki, directeur général du Transport maritime et des ports maritimes commerciaux, nous dévoile les grands axes de cette transformation nécessaire.

Face à l’augmentation spectaculaire du volume de fret, à la montée en puissance des exigences environnementales et à la concurrence croissante entre les ports méditerranéens, la Tunisie est appelée à repenser sa chaîne logistique maritime pour préserver sa compétitivité, attirer les investissements et accompagner la relance de ses exportations.

Plus de détails avec Hatem Feki, directeur général du Transport maritime et des ports maritimes commerciaux. « La modernisation de nos infrastructures portuaires est plus qu’une nécessité, c’est un levier stratégique pour renforcer la compétitivité de notre commerce maritime sur la scène mondiale », affirme Hatem Feki. Le développement rapide du trafic maritime mondial au cours des dernières décennies a profondément transformé les chaînes logistiques : le volume de fret est passé de 4 milliards de t en 1990, au lendemain de la mondialisation, à plus de 11 milliards de t en 2024.

Des accords de coopération maritime avec des pays à fort potentiel

« Le secteur maritime a traversé plusieurs tournants majeurs ces dernières années », poursuit-il, « de la pandémie de Covid-19 à l’essor des navires de très grande capacité, sans oublier les mutations géopolitiques et les nouvelles exigences en matière de durabilité environnementale ».

Pour accompagner ces évolutions, les infrastructures portuaires mondiales ont dû s’adapter rapidement afin d’accueillir des navires toujours plus grands et plus complexes. Le pays a progressivement renforcé sa chaîne portuaire, passant de 4 ports de commerce en 1898 à 7 en 1988. Aujourd’hui, le trafic moyen annuel de ses ports tourne autour de 27 millions de t. Toutefois, « pour capter une part significative du surplus du trafic méditerranéen, il devient urgent de moderniser nos ports et d’augmenter leur capacité d’accueil », insiste Hatem Feki. 

La création d’un port maritime de dernière génération est désormais à l’ordre du jour. Dans cet objectif, la Tunisie a signé plusieurs accords de coopération maritime avec des pays à fort potentiel, afin de stimuler ses exportations et d’intégrer davantage les chaînes de valeur régionales et mondiales. « Ces partenariats stratégiques sont essentiels pour garantir une meilleure connectivité de notre pays au commerce mondial », explique-t-il. 

Digitalisation des services portuaires…

En parallèle, face aux enjeux environnementaux et aux engagements internationaux en matière de décarbonation, le pays adapte ses infrastructures et sa flotte pour répondre aux normes écologiques les plus strictes. « Nos navires se sont déjà conformés aux exigences de la convention Marpol, en particulier son annexe VI, qui impose une réduction progressive des émissions d’oxydes de soufre », souligne Feki. « Nous sommes fiers d’avoir respecté la norme de 0,5 % d’émissions de soufre depuis 2020, et dès mai 2025, nous nous conformerons à une nouvelle norme plus stricte, avec un seuil de 0,1 % en Méditerranée ».

Dans cette logique de transition écologique, la Tunisie a engagé une réflexion stratégique autour de la restructuration de sa flotte maritime de commerce, avec le lancement d’une étude visant à définir les modalités de son renouvellement. « Cette étude nous permettra d’identifier les technologies de propulsion propres à adopter, afin de respecter les normes internationales en matière de durabilité et de réduction des émissions », précise-t-il. Le secteur maritime tunisien reste toutefois confronté à des défis majeurs, notamment en matière de gouvernance, d’investissements et de concurrence régionale.

« Des réformes sont en cours d’étude pour relancer la dynamique sectorielle et positionner la Tunisie comme un hub logistique majeur en Méditerranée », explique Hatem Feki. La digitalisation des services portuaires, la simplification des procédures, les incitations fiscales ciblées et le choix d’un partenaire stratégique pour le développement d’un nouveau port en eaux profondes pourraient redonner au secteur l’élan qu’il mérite, a-t-il conclu.

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